Une action de l’UNPS (Union Nationale de Prévention du Suicide) dantant de 2009, m’a fait songer à toutes ces fois où, en Hypnose, se manifestent des parts de l’être qui ont, d’une certaine manière, tourné le dos à la vie.
Trop en souffrance, il arrive que des pans entiers de notre monde interne aient renoncés : à des rêves, à l’amour, au bonheur, à la joie, à la chance, à l’affection de l’Autre, au changement, à la réalisation d’un désir profond, à la guérison, à l’expression, à être entendu, à …
Tant d’aspects qui, marqués au fer rouge de la douleur, sombrent dans la pulsion de mort et se trouvent finalement comme « en suicide » au dedans de nous.
Et si on allait leur parler, que leur dirions nous ?
Lors de son action, l’UNPS a sollicité 6 humanistes de notre temps pour écrire aux personnes en proie au renoncement.
Je vous propose de vous partager leurs mots car ils parlent aussi à ces endroits de notre être qui se sont déliés du principe de vie.
Épisode 1 : Monsieur Hubert Reeves, Astrophysicien et écologiste patenté.
« Cher ami, regarde dans un miroir. Vois ces yeux qui sont les tiens, qui te permettent de constater l’existence du monde autour de toi. Regarde ton visage. Sous ton crâne, ton cerveau qui te permet d’avoir conscience de ta propre vie. D’où viennent ces merveilles qui sont toi ? Comment sont-elles apparues sur la terre ?
La science contemporaine donne à notre existence une dimension nouvelle. Elle s’inscrit comme un chapitre d’une très longue histoire, celle de l’univers tout entier. Nous sommes les enfants d’une évolution qui a pris naissance il y a quatorze milliards d’années. Des collisions de galaxies et des explosions d’étoiles ont eu pour résultat de former les atomes dont nous sommes constitués. Sur la Terre, ces atomes se sont intégrés dans des cellules complexes qui, en évoluant au long des ères, ont donné naissance aux animaux, aux hominiens, à toi ! Mais la vie humaine n’est pas une sinécure. Les malheurs sont profonds. Les conflits personnels s’ajoutent aux guerres et aux massacres. Nous nous interrogeons sur son sens et sur celui de notre implication.
Que faisons-nous ici ? Cette question se pose à nous comme une réflexion permanente. C’est au travers des expériences, des bonheurs, des épreuves et des deuils qu’elle s’élabore et donne son orientation aux choix et aux actes de chacun. Créer de la vie autour de nous, compatir activement à la souffrance des autres me paraissent des gestes qui donnent sens à notre existence. »