Très rares chez l’adulte, les terreurs nocturnes peuvent en revanche être suffisamment fréquentes chez l’enfant pour s’en préoccuper.
Les terreurs nocturnes et les cauchemars sont deux manifestations distinctes qui perturbent non seulement le sommeil des petits mais suscitent aussi nombre d’inquiétudes pour leurs parents.
Comprendre leurs différences et leurs implications aide à prendre soin de ces troubles nocturnes.
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Terreur Nocturne vs Cauchemar : Une Distinction Cruciale
Les terreurs nocturnes surviennent généralement au début de la nuit, pendant le sommeil lent profond, tandis que les cauchemars se produisent généralement plus tard, pendant le sommeil paradoxal. Cette distinction chronologique est fondamentale car elle indique des états de conscience différents : l’enfant est totalement inconscient durant une terreur nocturne, contrairement au cauchemar où il peut se souvenir du contenu onirique.
Caractéristiques des Terreurs Nocturnes :
– Elles se manifestent préférentiellement en début de nuit, souvent dans les premières heures après l’endormissement.
– Elles présentent des manifestations physiques intenses : cris, agitation, pupilles dilatées, tachycardie.
– Elles sont remarquables de par leur amnésie post-événement : l’enfant ne se souvient généralement pas de l’incident le lendemain.
– L’intervention parentale n’est pas conseillée car réveiller l’enfant peut aggraver la situation en prolongeant l’éveil et en induisant des épisodes futurs.
Caractéristiques des Cauchemars :
– Ils surviennent généralement en fin de nuit, pendant le sommeil paradoxal.
– Ils présentent un contenu émotionnellement chargé : peur, angoisse, souvent lié à des événements vécus ou à des peurs abstraites.
– Il peut être intéressant d’aider l’enfant à sortir de ce mauvais rêve afin qu’il puisse raconter son cauchemar et exprimer ses craintes.
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Du point de vue Psychopathologique
Les terreurs nocturnes et les cauchemars ont des origines différentes sur le plan psychologique et physiologique. Les terreurs nocturnes sont associées à des éveils partiels en sommeil lent profond, souvent déclenchés par le stress, les changements de routine ou les fièvres. À l’inverse, les cauchemars reflètent souvent des préoccupations émotionnelles non résolues, comme l’anxiété, les peurs nouvelles ou les expériences traumatiques.
En psychanalyse, les cauchemars sont considérés comme une tentative du psychisme pour traiter des événements perturbants en les transformant en scènes oniriques, bien que parfois de manière incomplète ou excessive. Ils offrent une fenêtre sur les préoccupations sous-jacentes de l’enfant et peuvent être abordés par la verbalisation et l’exploration des significations symboliques des rêves.
Les terreurs nocturnes, en revanche, nécessitent une approche différente. La priorité est de rassurer les parents sur l’innocuité de ces épisodes et de fournir des conseils pour minimiser les déclencheurs potentiels, comme les changements de routine ou le stress familial. L’intervention psychothérapeutique est rarement nécessaire à moins que les terreurs nocturnes ne soient trop fréquentes et perturbantes pour l’enfant.
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Que peuvent faire les parents ?
Lorsque les terreurs nocturnes se multiplient, comment apaiser les nuits de l’enfant et de sa famille ? En pratique, il est possible de :
– Renforcer le vécu apaisant de l’environnement en maintenant une routine de sommeil stable : horaires, rituels du coucher, repères visibles depuis le lit de l’enfant…
– Il importe aussi d’éviter les stimulations potentiellement stressantes avant le coucher. Si les écrans ne sont pas d’emblé identifiables comme tels, il n’en restent pas moins des facteurs importants de perturbation du sommeil de par le dérèglement de la production de mélatonine qu’ils induisent.
– Au moment de la terreur nocturne, nous l’avons dit, mieux vaut ne pas réveiller l’enfant. Doit-on pour autant rester impuissant ? Les pratiques d’EMDR et d’EFT offrent une possibilité d’aider l’enfant à s’apaiser sans le réveiller.
En tapotant doucement l’enfant sur les épaules ou les trapèzes de manière alternée, le thalamus et le méridien du cœur sont stimulés et ainsi encouragés à réguler le vécu émotionnel du sujet. Il peut être intéressant d’imprimer un rythme soutenu pour commencer, puis de le ralentir progressivement, au fur et à mesure que l’enfant s’apaise.
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En somme, il importe de rester calme, compréhensif et d’offrir un soutien émotionnel constant pour aider l’enfant à traverser ces expériences nocturnes perturbatrices. Et si la situation déborde le vécu familial, il est toujours envisageable de consulter un professionnel.