Si le TDAH se manifeste principalement par des troubles du comportement et des souffrances psychologiques majeures, il est avant tout un trouble du développement neurologique, c-a-d : un trouble d’origine neurophysiologique.

Ce point est ô combien important afin de reconnaître aux patients le poids de cette pathologie et ainsi, leur handicap.
Cette étiologie neurophysiologique du TDAH est d’autant plus cruciale qu’elle se doit d’extirper les personnes, déjà en souffrance, de la stigmatisation morale : « il est agité », « elle ne fait pas d’efforts », « il est mal éduqué ».
Cette acception culturelle
=> favoriserait alors le dépistage des sujets atteints d’un TDAH,
=> aiderait à la prise en charge de ces patients
=> et réduirait ainsi nombre de risques de comorbidités associées : marginalisation, délinquance, mesures pénales, addictions, accidents, suicides…
D’autant que la recherche neurophysiologique est claire :
le TDAH résulte d’altérations dans le développement et le fonctionnement des réseaux cérébraux fronto-striataux, fronto-cérébelleux et fronto-limbiques, avec une modulation atypique des neurotransmetteurs (dopamine, noradrénaline principalement).
Ce n’est donc pas une « mauvaise volonté », ni un simple problème de comportement. Il s’agit là d’une organisation neurodéveloppementale particulière, qui crée un handicap fonctionnel dans les contextes scolaires, professionnels et sociaux construits pour des cerveaux dits « neurotypiques ».

On ne peut donc réduire le TDAH à ce que l’on en voit.
Pour autant, les troubles du comportement qu’il occasionne : impulsivité, agitation, inattention, addiction, prises de risque, désorganisation… sont les premiers témoins de cette pathologie.
Et si la sonnette d’alarme n’est pas tirée précocement, se déploient rapidement les troubles psychologiques associés : anxiété, perte de l’estime de soi, repli dépressif, opposition relationnelle, isolement social…

Ces traits symptomatiques présents dans plusieurs pathologies telles que : les troubles anxieux généralisés (TAG), les troubles dépressifs majeurs, les troubles bipolaires, les troubles de la personnalité borderline, les troubles du spectre schizophrénique, les troubles du spectre autistique… rendent son diagnostic complexe.
À cette complexité diagnostic s’ajoute la variabilité de l’expression individuelle, de genre et de culture du TDAH lequel comporte aussi ses propres nuances : type inattentif, type hyperactif-impulsif, mixtes.
D’où l’importance, pour chaque patient, de solliciter une évaluation approfondie auprès de spécialistes formés au TDAH.
Parmi la cohorte des publications sur ce thème, cette conférence de Fabrice Pastor, neuropsychologue, a le mérite d’être accessible, synthétique et très bien structurée.
Riche des connaissances les plus actuelles en la matière, il présente les causes du trouble, ses conséquences psychopathologiques dans la vie du sujet TDAH, ses difficultés diagnostiques et les approches thérapeutiques dont nous disposons aujourd’hui.